Les 5 vraies questions à se poser avant de s’expatrier au Canada

Quand je me suis expatrié au Canada en 2012, j’étais persuadée que les questions les plus importantes concernaient le logement, l’emploi et les démarches administratives. Spoiler : je me trompais complètement.

Je pensais que si j’avais un toit et un travail, tout irait bien. En réalité, les aspects pratiques ont été les plus simples à régler.
Les plus difficiles ? Ceux que je n’avais même pas imaginés : mes motivations profondes, ma capacité à m’adapter, ma relation à la solitude, à ma famille… bref, tout ce qui touche à l’humain.

Si je pouvais parler à la version de moi de 2012, je lui poserais ces 5 questions. Les voici, pour vous éviter mes erreurs.


1. Mes finances me permettent-elles vraiment de me lancer ?

(La question incontournable… mais à poser autrement)

Bien sûr qu’il faut vérifier vos finances. Mais pas seulement pour “répondre aux exigences du visa”. Vous aurez parfois besoin d’une preuve de fonds (ex : 2 500 $ pour le PVT), mais l’enjeu est bien plus large.

Montant concret recommandé

  • 6 mois de loyer dans la ville où vous arrivez
  • 1 billet d’avion retour que vous n’utiliserez peut-être jamais
  • Une marge de sécurité d’au moins 2 000 $ pour les imprévus

👉 Si vous voulez un budget détaillé, j’ai un article complet pour ça.

L’argent ne fait pas tout… mais il évite de prendre les mauvaises décisions sous pression.


2. Suis-je éligible au bon visa ?

Trouver “un visa qui correspond” n’est pas suffisant : il faut comprendre ce qu’il permet… et ce qu’il limite.

Au Canada, les options sont nombreuses :

  • Permis de travail ouvert
  • Permis de travail fermé
  • Programmes de résidence permanente (Entrée Express, PNP…)
  • PVT
  • Études + permis post-diplôme
    etc.

Le point concret :
Avant de partir, imaginez votre vie dans deux ans. Voulez-vous rester ? Changer d’emploi ? Étudier ? Monter un projet ?
→ Faites correspondre vos objectifs au visa, pas l’inverse.


3. Quelles sont mes motivations profondes ?

(La question qui change absolument tout)

Quand on me demande “Pourquoi t’es partie ?”, je réponds souvent :

« Pour vivre une nouvelle aventure. »

C’est vrai. Mais ce n’est pas l’histoire complète.

Treize ans plus tard, je sais que je cherchais surtout :

  • à m’émanciper,
  • à me redéfinir,
  • à trouver un sens à ma vie,
  • à apprendre qui j’étais loin du regard des autres.

L’expatriation n’est pas un voyage touristique : c’est un miroir.
Si vos motivations sont claires, vous avancerez.
Si elles sont floues, chaque difficulté semblera plus lourde.

Exercice simple :
Écrivez pourquoi vous partez… puis réécrivez le 3 fois en creusant à chaque fois plus profond.
Vous serez surpris par ce qui ressort.


4. Ai-je une bonne capacité d’adaptation ?

(Et si ce n’est pas le cas, suis-je prêt(e) à la développer ?)

Lors de mes premières années au Canada, j’ai croisé plusieurs expatriés qui passaient leur temps à dire :
« Chez nous, c’était mieux. »

Comparer, oui : c’est humain.
Dévaloriser sans cesse tout ce qui est différent, non.

Être capable de s’adapter, c’est :

  • accepter de ne pas tout comprendre au début ;
  • tester des choses nouvelles ;
  • rencontrer des Canadiens ;
  • rire de ses propres maladresses (vous vous souviendrez de vos premières courses au supermarché !).

Je crois profondément que l’ouverture d’esprit est le super-pouvoir de l’expatrié.
L’avez-vous ? Ou êtes-vous prêt(e) à la travailler ?


5. Puis-je vivre loin de ma famille ?

(La question la plus émotionnelle… et la plus sous-estimée)

Je vous le dis honnêtement :
Oui, votre famille va vous manquer.
Oui, vos amis aussi.
Oui, certains liens vont changer.
Et oui, chaque départ d’aéroport sera un petit déchirement.

La distance n’est pas un obstacle si elle vous apporte quelque chose de plus grand.
Dans mon cas, je n’étais pas très fusionnelle avec ma famille et la distance m’a permis de respirer, de devenir moi-même, d’aimer ma nouvelle vie libre.

Mais j’ai aussi connu la douleur de certaines amitiés qui s’effritent.

Posez-vous la question en vérité :
“Puis-je être heureux/heureuse même si mes proches ne sont plus à 20 minutes de route ?”

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Il y a votre réponse.


En conclusion : ce qui compte vraiment

On croit souvent que l’expatriation, c’est gérer un dossier administratif.
En réalité, c’est surtout un voyage intérieur.

👉 Les visas, les finances, l’emploi : tout cela se règle.
👉 La connaissance de soi, la solitude, l’adaptation : c’est ce qui détermine si votre expatriation sera un tremplin… ou un retour en arrière.

L’expatriation, ce n’est pas qu’un départ : c’est un changement de peau.

Et vous ?
Quelles sont les questions que vous vous posez ?
Dites-le-moi en commentaire : je suis vraiment curieuse de vous lire !

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